Passion ULM
Guilhem, 24 ans, est ingénieur logiciel embarqué chez ELSYS Design. Après son stage de fin d’études à Rennes en 2022, il a rejoint notre équipe lyonnaise en tant que jeune ingénieur. Passionné d’ULM, Guilhem allie son amour pour le vol à son expertise technique. Il partage avec nous son parcours, ses défis et ses ambitions, en évoquant également le soutien que lui apporte ELSYS Design.
Q : Comment définirais-tu l’ULM ?
L’ULM, ou Ultra Léger Motorisé, ce sont de petits avions limités en poids, maximum 500 kg, et en puissance, avec moins de 100 chevaux, pouvant transporter jusqu’à deux personnes. En France, tout ce qui rentre dans ces limites peut être considéré comme un ULM. Personnellement, je pilote principalement des ULM pendulaires, qui se contrôlent en déplaçant le centre de gravité.
Q : Qu’est-ce qui a déclenché ta passion pour l’ULM ?
J’ai toujours aimé tout ce qui vole. J’ai commencé par le modélisme (avions et hélicoptères), puis les drones. Ce qui me freinait dans mon envie d’aéronautique, c’était le côté financier, mais l’ULM est très abordable. Je me suis donc lancé et j’ai passé mon brevet.
Q : Peux-tu nous parler de ton parcours en tant que pilote d’ULM ?
Devenir pilote d’ULM nécessite une formation rigoureuse, tant théorique que pratique. La théorie est semblable à l’aviation générale, mais la pratique diffère selon le type d’ULM. Chaque classe nécessite une formation spécifique, et cela peut prendre plus ou moins de temps en fonction du pilote.
Q : Quels sont les aspects techniques qui te fascinent le plus dans l’ULM ?
La grande différence entre l’ULM et l’avion, c’est qu’il faut vraiment maîtriser les aspects techniques de sa machine. Il faut connaître son moteur par cœur. Par exemple, lors des Championnats de France en mai dernier, j’ai immédiatement senti que je faisais face à une panne moteur en raison d’une arrivée d’essence défaillante. Ce sont des machines assez simples, mais il est crucial de prêter attention aux moindres détails.
Q : Comment gères-tu la sécurité en vol ?
La sécurité est un maître mot. Nous sommes 100 % responsables de ce que nous faisons et réalisons beaucoup de maintenance préventive. Il est aussi important de savoir se dire « aujourd’hui, je suis fatigué, je ne le sens pas » et ne pas voler. Connaître sa machine, sa santé et ses compétences est crucial pour voler en toute sécurité. Une fois ces éléments posés et maîtrisés, l’ULM n’est pas plus dangereux que l’avion.
Q : Quels types d’ULM préfères-tu piloter et pourquoi ?
Je préfère les ULM pendulaires, classe 2, avec une aile triangulaire. C’est ce que je pilote principalement, en catégorie monoplace. Même si j’ai récemment passé mon brevet pour les ULM à trois axes, je n’ai pas encore beaucoup d’expérience avec ce type d’appareil.
Q : Peux-tu partager quelques-unes de tes expériences les plus mémorables en ULM ?
Le premier vol solo est toujours mémorable, on l’appelle « le lâcher ». Le mien a eu lieu près de Valence, j’avais 7h de vol en instruction, et mon souvenir marquant, c’est un ULM qui grimpe, grimpe au ciel, avec un taux de montée incroyable, et je me dis « mais ça ne s’arrête pas ». Je réduis le moteur, je réduis, je réduis et… c’était juste incroyable comme ça montait.
C’est un moment où l’on réalise que beaucoup de choses changent, notamment la légèreté de l’appareil sans l’instructeur. C’est une sensation unique.
Voler en patrouille avec d’autres ULM est aussi une expérience incroyable, voir plusieurs machines autour de soi est très impressionnant.
Q : Que t’apporte le sponsoring d’ELSYS Design ?
Le sponsoring d’ELSYS Design est essentiel pour moi.
Tout d’abord, se sentir soutenu et accompagné sur le plan mental est d’une importance capitale. Dès mes débuts dans le monde de la compétition, j’ai réalisé à quel point cela demande de l’investissement personnel. Sans le soutien que j’ai reçu, je n’aurais jamais pu persévérer dans cette voie. C’est une source de motivation immense.
Ensuite, il y a la question du temps. Pouvoir disposer de quelques jours de congé ou simplement avoir la flexibilité de poser une demi-journée pour régler des détails logistiques peut faire toute la différence.
Enfin, sur le plan financier, le soutien de l’entreprise me permet de couvrir certains frais associés à la compétition. Mais c’est aussi et surtout le fait de m’avoir permis de recruter un stagiaire, Gabin, qui réalise un super outil pour la compétition. J’attends avec impatience de tester le dispositif qu’il a conçu en conditions réelles de vol.
Q : Peux-tu nous décrire le projet sur lequel il travaille ?
Gabin développe un ordinateur de bord. Cet appareil, équipé d’un écran de 7 pouces tactile, affiche des informations cruciales sur le vol : variation d’altitude, cap, vitesse air, altitude, température, et inclinaison. C’est une avancée significative par rapport à mon équipement actuel qui se limite à une boussole et un altimètre. Ce projet vise à améliorer la précision et la performance en vol.
Q : Tu as récemment participé aux championnats de France, raconte-nous.
La compétition a été très intense, tant techniquement qu’humainement. Quatre heures de vol par jour, durant cinq jours, avec des nuits sous la tente, aussi bien le matériel que les pilotes ont été très sollicités.
Une panne moteur dès le premier jour a constitué un défi majeur à relever, et j’ai persévéré.
Finalement, j’ai terminé à une position honorable, 7ème sur 15 tout confondu. Même si je n’ai pas atteint le podium, j’ai beaucoup appris et cela m’a permis de confirmer ma place dans l’équipe de France pour les championnats du monde au mois de juillet prochain à Deenethorpe, en Angleterre.
Q : Comment te prépares-tu pour cet événement ?
Les épreuves des championnats du monde seront assez proches de celles des championnats de France, mais plus complètes et plus intenses. Nous aurons jusqu’à trois vols par jour au lieu de deux, qui feront appel à de la précision, du repérage, de l’économie et de la vitesse, tout en même temps. Et ça pendant 11 jours consécutifs.
Il sera indispensable d’éviter les erreurs qui coûtent trop cher, car une seule pénalité pourra faire perdre le podium.
Q : Trouves-tu des similitudes entre ton métier d’ingénieur et ta passion pour l’ULM ?
Absolument, il y a beaucoup de similitudes. Les compétences techniques et la persévérance nécessaires en vol sont très utiles dans mon travail d’ingénieur. Le fait de rester concentré et de résoudre des problèmes rapidement est essentiel dans les deux domaines. De plus, le monde de l’ULM est très technique et beaucoup de pilotes sont ingénieurs ou techniciens, ce qui crée une synergie intéressante.
Q : Quels sont tes projets futurs en tant que pilote d’ULM ?
À court terme, je souhaite devenir instructeur pour transmettre ma passion. Je prévois aussi de m’investir dans la Fédération Française d’ULM, notamment dans la partie informatique. J’aimerais également explorer le parapente, qui est une discipline passionnante et qui m’aidera à améliorer mes compétences en météorologie.
Q : Quels conseils donnerais-tu à tes collègues qui aimeraient découvrir l’ULM ?
L’ULM est une porte d’entrée accessible à l’aviation. Financièrement, c’est abordable et il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. C’est une expérience incroyable qui permet de découvrir vraiment comment fonctionne le vol. Pour ceux qui s’intéressent à l’aviation, je recommande vivement d’essayer l’ULM.